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Lieu de recueillement et de prières pluriconfessionnel
Michelangelo Pistoletto

Commanditaires - Institut Paoli-Calmettes ; Centre régional de lutte et de recherche contre le cancer représenté par son directeur, l’aumônier catholique, la chargée de formation et des infirmiers
Mediateur - Sylvie Amar
Soutien - Fondation de France ; Institut Paoli Calmettes ; Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ; Conseil Général des Bouches du Rhône
Institut Paoli-Calmettes, Marseille, France, 2000

La commande

Fondé en 1925, l'Institut Paoli-Calmettes est un Centre de Lutte et de Recherche contre le cancer. Dans le cadre d'une vaste rénovation de ses locaux, le devenir de la chapelle catholique faisait l'objet d'une réflexion.

 L'Institut Paoli-Calmettes est un centre régional de lutte contre le cancer. À l'occasion du réaménagement de l'hôpital, la chapelle de l'Institut et le bureau de l'Aumonier doivent être déplacés. Les commanditaires demandent à l'artiste de créer un espace susceptible de représenter une pluralité confessionnelle intégrant tout autant l'ensemble des religions que la laïcité. Le lieu s'articule en cinq espaces ouverts, des grilles métalliques ajourées font office de cloisons. Ainsi délimitées, ces cellules de recueillement se déploient vers le centre de la chapelle où l'artiste a placé une version de son œuvre le Mètre cube d'infini — six miroirs sont placés face à face à l'intérieur du volume. L'œuvre de Pistoletto située au centre du lieu se perçoit comme une métaphore de l'homme face au monde. Cette œuvre-environnement permet à toutes les religions de dialoguer entre elles.

L'œuvre

 Le lieu s'articule en cinq espaces ouverts les uns par rapport aux autres; des grilles métalliques ajourées font office de cloisons. Ainsi délimitées, ces cellules de recueillement se déploient vers le centre de la chapelle où l'artiste a placé une version d'une de ces œuvres appartenant au concept desObjets en moins(1965-1966), leMètre cube d'infini— six miroirs sont placés face à face à l'intérieur du volume. Le mètre cube correspond aux dimensions de l'homme, dont il peut contenir la présence. Aussi, l'œuvre de Pistoletto située au centre du lieu se perçoit comme une métaphore de l'homme face au monde. Les cinq espaces, soit quatre espaces dédiés aux grands cultes monothéistes (Bouddhisme, Judaïsme, Christianisme, Islam), et un Espace de connaissance, pour le respect de la laïcité, ont été placés en fonction de l'ordre chronologique relatif à l'apparition des croyances. Cette œuvre-environnement permet à toutes les religions de dialoguer entre elles. La pierre de volvic a été utilisée pour la couverture du sol et du plafond, mais aussi pour la réalisation des bancs, ce qui renforce un sentiment d'harmonie. Pour Pistoletto, il ne s'agit plus tant aujourd'hui de revendiquer l'importance de la religion dans le monde contemporain, mais de prendre acte de son histoire, et de s'interroger davantage sur le " concept de mythologie de religions ".

Michelangelo Pistoletto

Le médiateur proposa Pistoletto, artiste dont l'œuvre se fonde, dès les années soixante, sur les relations de l'humain avec le spirituel et le sacré, sur l'évolution de ces notions et de leur signification autant dans l'art que dans la société contemporaine. Artiste théoricien, il a défini une partie de son œuvre à travers le conceptL'Art assume la religion. L'objet-miroir est au cœur de ses recherches pour son pouvoir à rendre perceptible, à partir du réel, un monde de reflet où les notions de l'espace et du temps prennent toute leur acuité. Pistoletto accepta d'emblée la commande parce qu'elle affirmait précisément le désir d'intégrer un lieu non confessionnel. Pour lui : " le fait des Nouveaux Commanditaires émane d'une recherche du désir capable de recréer un contact entre la réalité et l'imagination. Cette sensibilité est primordiale pour favoriser l'émergence de solutions appelées par l'art ".