La commune de Grancey-le-Château poursuit un ambitieux projet relatif à l'éclairage du patrimoine de la ville. C'est pourquoi les commanditaires ont décidé de faire intervenir l'artiste Christian Boltanski, afin d'animer le parcours des remparts de la Tourelle des Gardes, jusqu'à la Chapelle de Vitteaux. Le long de ce parcours, un théâtre d'ombres se déploie. Ici, une sorcière sur son balai, le profil d'un arlequin, là, un âne, une tête de chat, ou encore une tête de mort. Dans l'ancienne chapelle, en bout de parcours, une photographie-souvenir apparaît, à l'image d'un vitrail contemporain et, par un soupirail, le passant peut apercevoir une danse macabre. Un éclairage urbain traditionnel accompagne ces fantômes qui glissent le long des murs des maisons. Fait remarquable, ce sentier condense un nombre fort conséquent des créations antérieures de l'artiste.

Sur le chemin depuis les remparts jusqu'à la chapelle, se déroule un théâtre d'ombres : ici une sorcière sur son balai, le profil d'un arlequin, là un âne, une tête de chat, ou encore une tête de mort. Dans l'ancienne chapelle, à la fin du parcours, une photographie commémorative apparaît comme un vitrail contemporain, et à travers une fenêtre de cave, les passants peuvent entrevoir une danse de la mort. L'éclairage urbain traditionnel va de pair avec ces fantômes qui glissent le long des murs des maisons. Ce qui est remarquable, c'est que cette façon de faire condense un très grand nombre des créations antérieures de l'artiste. Les habitants de la commune ont accueilli l'œuvre achevée avec émotion et enthousiasme.

Christian Boltanski

Le médiateur a proposé de faire appel à Christian Boltanski avec qui il a collaboré depuis les années 1970 sur de nombreux projets. Depuis trente ans, le travail de l'artiste questionne la mémoire et le souvenir dans des installations complexes où se mêlent objets et photographies (Photo-souvenirs, Compositions japonaises, Compositions grotesques), et dans un mode à la fois caustique et humaniste. Aux frontières entre l'autobiographie et l'anonymat, la vie et la mort, le merveilleux et l'artifice, chacune des séries procède d'une mise en scène élémentaire. Inspiré par le dispositif traditionnel des silhouettes, le théâtre d'ombres a fait son apparition dans l'œuvre de Boltanski dès 1984. L'ombre et sa projection associée au thème des marionnettes évoquent de nombreuses évocations issues de toutes les cultures et mythologies - le Golem, la cabale, l'histoire des origines de la peinture chez les Grecs à partir des contours d'une ombre, la danse de la mort dans les mystères médiévaux... L'artiste installe son théâtre de marionnettes selon de nouvelles configurations en fonction du lieu. Des figurines en carton associées à un projecteur constituent le mécanisme. En 1995, le thème des Anges a fait l'objet d'un spectacle de théâtre d'ombres sur la coupole de l'église San Domingos de Bonoval à Saint-Jacques de Compostelle. La dimension religieuse traverse également l'œuvre de l'artiste, mais de manière désanctifiée. Par ailleurs, la commande Vitteaux met en avant l'idée de la manière dont l'artiste est au cœur de ce qu'il fait ; ses œuvres sont des invitations à la promenade du spectateur, ce qui est plus particulièrement le cas depuis 1986.