Le contexte

Françoise Naudet, présidente de l'Association des Sept vallées en Haute Côte d'Or, aujourd'hui décédée, veut sauver de l'indifférence les lavoirs de villages. Elle est à l'origine de la prise de conscience qui conduit, entre autres, à l'organisation d'un circuit dans le cadre du programme européen Leader II. Le Groupe d'action locale que préside Martine Eap-Dupin, conseillère générale et maire de Précy-sur-Thil avec l'appui de Jacqueline Bosset-Chauvière au Conseil général de Côte d'Or, appuie ce projet de la Fondation de France. Treize villages sont concernés par les restaurations et neuf oeuvres sont commandées pour les lavoirs de huit d'entre eux. A cela s'ajoute une commande photographique dont rend compte un livre. L'ensemble de l'opération bénéficie de l'appui de l'entreprise Whirlpool (Daniel Payan). 

Dans la continuité des commandes initiées dans le cadre du circuit des lavoirs en Côte d'Or où les interventions artistiques redonnent vie à un patrimoine vernaculaire, une dernière commande était prévue pour révéler le rôle actuel du lavoir comme lieu de rencontre des adolescents dans chaque village, loin des regards des adultes.

La commande

La sélection des personnes qui figureront sur les photographies a été organisée localement. La deuxième phase a consisté pour Jones à orchestrer leurs positions à l'intérieur et à proximité des lavoirs. Il en est résulté deux séries de photographies : Wash Houses and Roadsides. Enfants, adolescents, mais aussi, très occasionnellement, une vieille lavandière pose, exposés seuls ou en groupe, visage plein, impénétrable et impénétrable, anonymes. La subordination de tout sentiment personnel élève la collection de photographies au statut de portrait collectif.

Sarah Jones

Le médiateur a proposé de faire venir Sarah Jones, une photographe avec laquelle il avait déjà collaboré en 1997 à l'occasion de la première exposition personnelle de l'artiste en France, au Consortium de Dijon. C'est cette année-là que Jones s'est lancé dans une série de photographies présentant des adolescentes dans différentes parties de leurs maisons respectives dans un village britannique du Middlesex. L'artiste a organisé la mise en scène des Filles et a réussi à leur donner une existence entre présence et absence qui frustre toute tentative de saisir leur identité. Abandonnant l'espace privé des maisons victoriennes, Jones interroge dans cette commission la sphère publique.